Ô Terre, je te rends grâce
Tu es là, tu ne comptes pas tes heures pour dire «J’ai tel âge, j’ai déjà tourné tant de fois autour du soleil, vécu tant d’ères glaciaires, germé tant d’arbres, sculpté tant de montagnes »
Tu ne dis pas « encore un tour et je m’arrête parce que je suis fatiguée », « je préfère ce côté du soleil que l’autre », « donnez-moi la récompense ou le salaire qui m’est dû » ni « j’ai raté cet animal, je suis ratée, bouh, qu’on me console ! » ni non plus « cette espèce ne vaut plus rien, qu’on l’emmène à la décharge » ni « il me faut absolument du chocolat, une nouvelle robe, une veste, et le tout dernier i-need »
Terre-Mère, je me prosterne sur toi parce que tu ne penses pas « je », « l’univers », « les humains » ; tu ne distingues pas « besoin », « révérence », « offrande », « maladie », « beauté » ; tu n’agis pas selon « vie », « mort », « réchauffement climatique », « mérite », « stratégie des meilleurs et des plus forts. »
Je contemple ta vraie force, ta vraie majesté, ton vrai souci
Je te demande pardon pour mon ignorance ! Je ne sais même pas quand est-ce que je vais me réveiller pour de bon, ô ma Terre-Mère ! Je te supplie de me guider pour que ce réveil soit maintenant-même, et maintenant, et maintenant, et maintenant.
Que je revienne complètement à toi que je suis déjà— qu’aucune de mes pensées ne se perde plus dans l’irréel et le malsain puisque mon être est la Terre
Etre –Terre
Heart –Earth
Puissè-je aider de toute ma capacité et apprendre au-delà de mes présentes limites ;
Puissè-je aimer chaque recoin de mon ADN et accueillir comme mon propre enfant celui qui décidera ou subira la séparation, la déconnection, la discrimination ;
Puissè-je ne recevoir et ne prendre pour mon corps-esprit strictement ce dont Dieu sait bien que j’ai besoin aujourd’hui.
Puissè-je être un instrument pour partager tout le reste justement, surtout sans m’en flatter !
Puissè-je chanter-respirer la Gloire de la Vie tout le jour, et être subjuguée de son Mystère toute la nuit !